Le pouvoir est comme la tête de la méduse : celui qui en a vu la figure ne peut plus détourner son regard, reste fasciné et charmé. Celui qui, une fois, a goûté à l'ivresse de la domination et du commandement ne peut plus s'en passer.
Au plafond de la Libellule...
Le pouvoir est comme la tête de la méduse : celui qui en a vu la figure ne peut plus détourner son regard, reste fasciné et charmé. Celui qui, une fois, a goûté à l'ivresse de la domination et du commandement ne peut plus s'en passer.
Leurs gestes ont trop de rides, leur monde est trop petit,
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil, et puis du lit au lit.
Et s'ils sortent encore, bras dessus, bras dessous, tout habillés de raide
C'est pour suivre au soleil, l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide
Et le temps d'un sanglot, oublier pour une heure, la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non,
Qui leur dit je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non
Et puis, qui nous attend.
Il y a des mots qui font vivre et ce sont des mots innocents : le mot chaleur, le mot confiance, amour, justice et le mot liberté, le mot enfant et le mot gentillesse, et certains noms de fleurs et certains noms de fruits, le mot courage et le mot découvrir et le mot frère et le mot camarade et certains noms de pays de villages et certains noms de femmes et d'amis.
Paul Eluard
- Oh ! ne soyez pas ridicule, ma chère enfant ! Ne soyez pas absurde ! Voyons, vous n'en êtes même encore au bout de votre ABC, j'en suis certain ! Est-ce que vous prétendez soutenir que cet inconnu a absorbé tout votre pouvoir d'aimer jusqu'à la fin de votre vie ? Je le regrette, en ce cas ; vous avez moins de caractère que je ne pensais. Ah ! vous croyez que je me moque et vous me détestez ! Et en effet, je me moque. Oui ! oui ! Et je suis si désolé pour vous que... mais cela naturellement, vous ne le croirez pas !
Poussières, Rosamond Lehmann
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore de jeunes amoureux,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et nous ferons un couple adorable de vieux.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
Et comme chaque jour je t'aime d'avantage
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain,
Qu'importeront alors les rides du visage ?
Mon amour se fera plus grave - et serein.
Songe que tous les jours des souvenirs s'entassent,
Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens.
Ces communs souvenirs toujours plus nous enlancent
Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens.
C'est vrai nous serons vieux, faiblis par l'âge,
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main
Car vois-tu chaque jour je t'aime davantage
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même,
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.