Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 octobre 2008 3 08 /10 /octobre /2008 16:00


Comme on exorcise un souvenir, ou comme l'on tente de se remémorer un rêve oublié, Yann Quéfelec livre une part de son enfance,à une époque où son existence se partage entre un père continuellement absent, une soeur aveugle à laquelle il offre ses yeux, et sa mère. La première femme parmi toutes celles qu'il raconte, qu'il connait si bien... et qu'il ne voulait pas voir. Ma Première femme est le récit émouvant d'un adolescent confus, égaré dans les relations familiales.

Le miroir triche, la photo ment, l'oeil refuse, alors quoi ? Rassurez-vous, j'ai Cathy, ma petite soeur l'aveugle, et j'ai beau la charrier, la traiter de miro, lui faire des croche-pattes en rigolant, pour la voir s'étaler dans une flaque d'eau, je n'ai d'autre miroir au monde que son bel oeil vide de toute lumière, et aussi sa voix qui n'est jamais si jolie, si mélodieuse, que lorsqu'elle ne chante pas. Et si je suis beau pour Cathy je le suis pour vous, pour moi, d'accord ? Vous n'allez tout de même pas contredire une aveugle ? J'en fais juste assez pour lui donner raison et ça me fâcherait qu'une pensée négative émousse au passage la préférence passionnée qu'elle me voue. Je la paie de retour, bien sûr, entre frère et soeur on n'a rien sans rien. Elle est mon miroir et je me fous bien qu'il ne contienne pas mon visage : il me contient moi tout entier, ça j'en suis sûr, j'en mettrais ma main au feu, je ne perds pas au change en étant sa rétine, elle est jolie grâce à moi, elle rougit grâce à moi, elle va dans les rues en confiance et traverse aveuglément cette jungle où des regards la frôlent, où le bruissement la guide, où la rencontre naît ç la pointe d'une étincelle attrapée dans l'oeil d'un inconnu sur le trottoir. J'ai l'impression de pousser un île à travers la mer en évitant les rochers, elle est sans regard, je suis là pour nous deux : là... Où es-tu, Cathy, toi que l'horizon n'entoure pas ? Deux yeux. Petite fille, elle trouvait ça bien riquiqui, des yeux, pour ouvrir en grand l'univers, jusqu'aux étoiles et jusqu'au creux des océans. (...) Deux yeux pour le ciel, deux yeux pour la mer, pour la rue, pour se retrouver dans la maison, pour aimer, pour se méfier, pour être beau.

20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 22:48

La quatrième de couverture était franchement bien faite, une sorte de poème coloré, un rêve irisé sur fond musical. L'histoire d'un pianiste noir jouant sur un piano blanc voguant sur un fleuve rouge. L'Amazone. Une présentation très bien écrite, texte vendeur qui vous invite à la lecture en quelques mots... Il n'en fallait pas plus pour attiser ma curiosité, et faire gonfler mon enthousiasme à l'idée de découvrir un nouvel auteur (poète ?) inspiré par le piano.

Hélas, une fois le roman achevé, il fallut me rendre à l'évidence : il est impossible que le contenu du livre et sa quatrième de couverture aient été écrits par la même personne. La déception m'a gagnée tout au long des premières pages. Elle est restée jusqu'au mot fin. Ecriture et dialogues improbables, personnages attendus, eans compter sur un soupçon de plagiat du cultissime Novecento : pianiste d'Alessandro Barrico. Un conseil : laissez donc Amazone de Maxence Fermine de côté, et plongez-vous dans le petit bijou pré-cité,  écrit par le musicologue italien auteur de Soie et de Châteaux de la colère.

5 septembre 2008 5 05 /09 /septembre /2008 09:42

Gibert-Jeune est une des librairies les plus importantes de Paris. Situées sur la place et le quai Saint-Michel, les huit enseignes proposent une foultitude de titres parmi des livres neufs et d'occasions, suivant des thèmes et des classifications particulières. Entrer dans la librairie générale, 5 place Saint-Michel, c'est s'assurer de passer plusieurs heures dans un environnement de papier délectable, si l'on veut voir tous les titres et tous les ouvrages, du roman au livre d'art, du manga au livre de cuisine. Plus loin dans le quartier Saint-Michel, la librairie sciences humaines et religions, puis celle de l'ésoterisme, celle du scolaire et parascolaire, celle des langues et lettres du monde entier ; on y trouve également la librairie droit, gestion et économie, et enfin celle des sciences techniques, de la médecine et de l'informatique. La dernière devanture, la Bourse aux livres, s'adresse aux particuliers revendeurs de livres qui reçoivent en paiement des chèques Gibert-Jeune + 10 %, acceptés dans toutes les boutiques, pendant toute l'année.

 
Gibert Jeune - Livres Neufs et d'Occasion - Papeterie

4 septembre 2008 4 04 /09 /septembre /2008 02:12

Heureusement, le livre était court.

Acide Sulfurique se trouve au paroxysme du style cynique, acide et sulfureux d'Amélie Nothomb. On pourrait même dire qu'elle dépasse les bornes avec cette critique de la téléréalité qu'elle explicite au travers d'un exemple mettant en scène la vie de prisonniers dans un camp de concentration. Malgré cette perversité dans le choix du sujet, l'auteur a tout de même la décence de ne pas jouer des souffrances humaines et peint, à la place, le portrait d'une communauté en proie à la folie du monde qui réussit à garder ce qui les fait rester hommes et femmes dans un milieu annihilisant toute création, tout sentiment et toute humanité. Dans ma perception du livre, cela ne sauva en rien l'héroïne, une jeune et belle femme désirant devenir Dieu, qui m'apparut totalement antipathique malgré son statut de bienfaitrice sauveuse du genre humain. Les deux ans qui suivirent la lecture d'Antéchrista furent pour moi une période de diète nothombienne, qui prit fin avec la découverte du Journal d'Hirondelle. Après ce nouveau tollé, je dois bien avouer que je ne digère plus l'écriture d'Amélie Nothomb, décidément bien trop caustique.

1 septembre 2008 1 01 /09 /septembre /2008 00:17

Ken Follet, loin du genre aventure policière auquel il nous avait habitué dans ses autres écrits, nous livre dans cet ouvrage une saga moyennageuse extraordinaire se déroulant dans une Angleterre ravagée par les guerres civiles. Les Piliers de la Terre est une épopée sur l'édification des cathédrales, qui rassemble en un seul récit passionnant, tragédie familiale, amours, complots, intrigues, suspense, espoirs, trahisons et repentirs. Le prieur Philipp, Tom le bâtisseur, Aliéna, l'évêque Waleran, William Hamleigh, Jack Jackson et sa mère Ellen, Richard, Martha, Alfred, Jonathan, sont autant de personnages de ce roman incroyablement ficelé, auxquels chaque lecteur finit par s'attacher... ou par détester cordialement. Le scénario est exaltant et regorge, en plus d'un florilège de détails techniques sur l'architecture et la construction des cathédrales au XIIème siècle, de faits historiques véridiques, d'explications sur les métiers médiévaux et sur les modes de vies des hommes à cette époque. C'est édifiant.

12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 18:17

Conduis-moi vers le meilleur de moi-même, aide-moi à devenir une personne à qui la plupart des choses, des créatures et des plantes vivantes accordent leur confiance, fais que je respecte toujours le mystère et le caractère de chaque forme de vie.

 

Aide-moi à ne jamais renoncer à l’exercice vital, celui qui consiste à protéger tous ceux qui respirent, et l’air que nous devons respirer, tous ceux qui ont soif et l’eau qui désaltère, tous ceux qui ont faim et la nourriture qui rassasie, tous ceux qui souffrent et le réconfort, la compassion et le secours dont ils auraient besoin. (...)
 

Yehudi Menuhin (1916-1999)

Violoniste et chef d’orchestre

26 juillet 2008 6 26 /07 /juillet /2008 11:40


Dans ce premier opus, Christian Jacq nous propose, avec une plume légère et agréable, une épopée historique sur les traces du celui qui devrait devenir Ramsès II, le fils cadet de Séthi Ier, un des pharaons de la XIXème dynastie, monarque d'Egypte de -1291 à -1278. L'Egypte Ancienne offre à l'écrivain un cadre grandiose pour évoquer les magnificences de cette civilisation incroyablement puissante qui domina le monde pendant près de 4000 ans. La période du Nouvel Empire de l'Egypte Anciene est la plus connue de toutes celles qui se succédèrent sur les bords du Nil. Les plus importants témoignages architecturaux proviennent tous de cette époque, et Christian Jacq évoque largement le rôle de ces édifices majestueux pour le maintien de la paix dans le royaume réuni de la Haute et de la Basse Egypte. Christian Jacq raconte avec éloquence les jalousies suscitées par le pouvoir, les ambitions personnelles, les traîtrises, complots et machinations qui se mettent en travers de la route du futur pharaon. Le suspense qui en découle rend ce livre d'autant plus palpitant.
 

20 juillet 2008 7 20 /07 /juillet /2008 08:32


Un livre qu'on quitte sans en avoir extrait quelque chose est un livre qu'on n'a pas lu.

Antoine Albalat, L'art d'écrire

17 juillet 2008 4 17 /07 /juillet /2008 17:19


Il y a deux sortes de lecteurs : ceux qui traversent les livres avec prudence, et ceux qui, tout aussi prudemment, laissent les livres les traverser.


Douglas Jerrold

13 juillet 2008 7 13 /07 /juillet /2008 23:57

Aux premiers abords, Les Yeux Jaunes des Crocodiles est un pur roman étiqueté "littérature féminine" si l'on en croit la couverture bariolée du livre de poche, parfaitement accordé avec la serviette de plage de madame, et assorti merveilleusement au dernier paréo tendance, vendu en solde au marché d'Antibes. Etiquette qui se confirme ! car c'est un livre indubitablement féminin quand on poursuit l'investigation et l'exploration de ce roman au décor parisien actuel, en plein vingt et unième siècle... Un panel d'héroïnes, depuis la secrétaire franchouillarde jusqu'à l'universitaire timide, effacée et agaçante, qui, toutes, posent sur la vie, l'argent et le travail, un regard différent. Le roman de Katherine Pancol se dévore avec voracité : les pages se succèdent avec autant de facilité qu'une bonne série du mercredi soir, emportée dans les histoires de trahison, d'amour, de séparation, et de retrouvailles. A emporter à la plage, dans les transports en commun, en attendant à la Poste, à la gare, ou pour rien, juste comme ça dans son lit... Cette saga de l'été saura envoûter toutes celles qui, un jour, ont rompu, ont aimé, ont espéré et se sont battues, à n'importe quel prix.


 

Accueil

  • : Blog de Libellule
  • : et Patati et Patata
  • Contact

Libellule

  • Libellule-59